[Institut Lumière. Conférence de presse avec Bertrand...

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0741 FIGRPTP1051 02
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 12,5 x 17,5 cm (épr.)
historique Polémique et pas feutré dans son langage. Bertrand Tavernier, le 24 février 1989 à l'Institut Lumière, piquait une nouvelle colère contre l'attentisme de tout bord qui fait végéter un institut dont il est depuis l'origine président. Les édiles attendent des sous de l'Etat, qui lui attend des projets pour agir, bien content en fin de compte de l'inertie des premiers. Que les élus fassent pression sur l'Etat, et un pas-décisif sera fait, telle était la teneur des propos virulents. A ses côtés, le directeur Bernard Chardère acquiesçait. Dans un moment d'exaspération et de colère, les deux têtes de l'Institut avait lancé l'idée d'une pétition. Ils s'apprêtaient aujourd'hui à rendre compte des résultats de celle-ci auprès de monsieur le maire de Lyon. Un rendez-vous qu'ils n'ont pas obtenu. "On nous a orientés vers André Mure dont la rumeur dit qu'il est démissionnaire. Aussi prenons-nous cette réponse pour une fin de non-recevoir." Promesse financière non tenue de la part de l'Etat, raisons d'être oubliées de la part de tout le monde, indifférence, quatorze cents pétitionnaires exceptés, pour l'avenir de la maison, le malaise est grand. Plus grand qu'on ne le pense. Avec l'impression que les présents, c'est à dire en plus des susnommés, Jacques Oudot, Jean-Louis Touraine, Régis Neyret, Daniel Charrier et André Mure, ne parlaient pas tous en l'occurrence de la même chose. Tavernier et Chardère tiennent à leur rêve, s'accrochent à leur idée initiale : un musée du cinéma, ambitieux et public. Et sans gestionnaire parachuté, si possible. "Que l'Etat double sa subvention pour que l'Institut puisse enfin travailler et non subsister. Et si la Ville et la Région veulent donner à l'Institut d'autres missions, de production ou d'éducation, par exemple, il faut en discuter." Le musée d'abord. Une préoccupation qui ne semble pas la motivation première des autres interlocuteurs qui donnent plutôt l'impression de vouloir mettre plus l'accent sur la création que sur le patrimoine, sur l'avenir que sur la mémoire. "Ou on ferme l'Institut ou on fait un contrat quadripartite qui lui assure une base financière. Et si l'Etat ne veut pas s'engager, moi je m'engage pour dire que le projet se fera même sans lui" intervient Jacques Oudot qui tient à son gestionnaire et ne conçoit pas le projet Lumière sans corrélation étroite avec la Hall Tony Garnier. Même point de vue chez Régis Neyret, sauf que pour ce dernier, l'Etat se doit de participer. Question d'éthique civique. Vision nettement rikiki avec Jean-Louis Touraine qui transforme le château Lumière en Maison de la culture du huitième arrondissement. La réunion se clôt avant de tourner au meeting électoral. Et rien ne s'est dit. Le ménage se fera peut-être après les municipales [de mars 1989]. Source : "Ca piétine chez les Lumière" / N.C. [Nelly Colin] in Lyon Figaro, 25 février 1989, p.63.

Retour